Description
La maison de rêves is an installation including a central structure resembling a house made from some 17,000 pages of blue-lined paper with hand-written text on both sides. The pages are the stream-of-consciousness daily writing exercise of the author / collaborator, Réjane Bougé from the past 30 years. The sculpture is suspended in the centre of the space from a wooden frame attached to the ceiling. The pages hang in rows attached to the wooden frame by a series of red threads.
Running around the wall of the space at waist level is a shelf-like ledge made of cast paper. Words in both English and French are in relief on the surface of the shelf. A series of 30 printed panels line the ledge. Each panel presents a dream from from both Réjane Bougé and Karen.
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Le projet final est composé de deux éléments : d’une part, la structure (en forme de maison) qui tend ces quelque 17,000 pages suspendues et liées avec des fils rouges et, d’autre part, 30 panneaux sur lesquels on pourra lire les courts rêves des artistes, des textes déposés sur des corniches moulées en papier de coton. Cet automne, ce projet sera installé et exposé dans les murs de la Maison de la culture du Plateau-Mont-Royal à Montréal.
Statement
House of Dreams, a text-based installation is the culmination of a multi-year collaborative project by Montreal author, Réjane Bougé and visual artist, Karen Trask. By working with the paper under the words of Réjane, Karen built a house of some 8,000 sheets of 8 1/2 x 11 ruled paper covered with thirty years of Réjane’s dream-inspired, daily, stream of consciousness, writing exercises.
Paper is a primary material for Karen Trask; for Réjane Bougé it is words. Dreams, they discovered were a common interest. Both have kept records of their dreams for most of their lives.
The commitment to the labour of building a sculpture that required repeated actions created a physical presence that points to the many years of Réjane’s daily discipline of writing. The house consists of over 40 panels of pages handwritten on both sides that are held together by a series of red threads. The red thread was inspiration from a dream Karen had years ago in which her grandmother gave her a ball of red yarn for Christmas, telling her that she had to use it to wrap gifts for her three younger brothers. Mother-daughter inheritance? An obligation to men? Karen’s research revealed that in many mythologies a human being, almost always a woman created the universe by spinning or weaving. In French, the red thread is a metaphor for the main idea, the thread that cannot be removed… without risking undoing everything! The panels hang from the ceiling in the shape of a house floating approximately two inches off the floor. Through an opening on one side, viewers have access to the centre of the house.
The exhibition includes a selection of Karen and Réjane’s dreams from 1989 to 2018. Printed by Karen on 81/2 x 11 panels and carefully edited by Réjane, Réjane’s dreams focus on her relationship with her psychologist while birds and family relationships are the focus of Karen’s dreams. The dream panels are placed on a cast-paper ledge that circles the walls of the gallery. Words new to each other learnt in the process are engraved in the cast paper ledge. An example is – éclore/hatch.
Ce projet d’installation intitulé « Maison de rêves » est le fruit d’une collaboration entre deux artistes. En utilisant chacune le matériau qui leur est propre, le papier pour Karen Trask et les mots pour Réjane Bougé, ces deux femmes se sont réunies autour d’un amour partagé pour les mots, le papier et les rêves, des rêves qu’elles collectionnent et dont elles se nourrissent pour créer leurs œuvres. Depuis qu’elle est jeune adulte, Karen Trask a, en effet, commencé à noter des rêves marquants dans un journal de bord. Quant à Réjane Bougé, cela fait maintenant plus de trente ans qu’elle écrit aussi quotidiennement que possible ses rêves de manière à pouvoir affronter la page blanche, ce travail cumulant aujourd’hui plus de 103 cahiers pour environ 8 000 pages de rêves.
Pour élaborer ce projet d’exposition intégrant toutes ces pages d’écriture, et pour mieux se connaître, les deux artistes se sont rencontrées une fois par mois, entre septembre 2019 et décembre 2020, le partage de leurs rêves étant au cœur de leurs échanges. À chacune de ces quinze rencontres, Karen racontait à Réjane quelques-uns de ses rêves importants, tout en les enregistrant et en les traduisant à la volée, remontant ainsi le fil sur trente années (1989-2018). Après les avoir transcrits, Réjane a rapidement dégagé la thématique des oiseaux dans les rêves de Karen alors que, de son côté, l’idée de tisser un fil narratif autour du personnage du psy, mis en scène dans des saynètes oniriques aux différentes tonalités, s’est profilée. Trente courts rêves ont ainsi été attribués à chacune des artistes pour ces trente années de rêves!
Quant à l’idée d’utiliser toutes ces feuilles pour construire une maison en papier, rien de moins qu’une maison de rêves, elle s’est rapidement imposée à Karen. Les visiteurs pourront donc circuler autour de cette structure diaphane et flottante, l’habiter en y pénétrant quelque peu tout en glanant des mots au vol. Un éclairage stratégique sera par ailleurs déployé à l’intérieur de celle-ci tout en ménageant une part d’ombre propre à la vie nocturne. Les feuilles manuscrites, suspendues dans l’espace, sont tendues et liées entre elles par des réseaux de fils rouges. Ces fils découlent d’un rêve de Karen fait il y a plusieurs années dans lequel sa grand-mère lui offre une pelote de fil rouge à Noël. Karen doit cependant s’en servir pour emballer les présents de ses trois frères plus jeunes. Filiation ? Héritage ? Devoir à accomplir auprès des hommes ? Ses recherches montrent à Karen que, dans de nombreuses mythologies, un être humain, presque toujours une femme, crée l’univers en tissant, de la femme araignée des cultures autochtones de l’Amérique du Nord à Ixchel, la déesse Maya. Il y a donc un lien fort entre le tissage, la vie et les femmes. Quant au fil rouge, il représente, comme chacun le sait, l’idée maîtresse, le fil qu’on ne peut enlever… sans risquer de tout défaire ! Au final, cette proposition artistique vise à redonner aux rêves leurs lettres de noblesse, en rappelant aux visiteurs de l’exposition l’importance de rester en contact avec cette part de leur intimité.