Description
Neige noire VII is composed of handmade paper with a photo-lithograph of a standing chine-collé figure in the foreground
Neige noire VII est composé d’un papier fait à la main et d’une photo-lithographie d’un personnage en chine-collé debout au premier plan.
Statement
Neige noire VII brings together ideas from science about the beginnings of the world, the natural world of experience and an intimate personal landscape. It is a continuation of my exploration with words and ideas concerning presence and absence and the experience of “snow” as a natural winter phenomenon and as television static or white noise.
The figure in Neige noire VII is an emblem that reappears in all the works in the Neige noire series and the subsequent Words Fell Finally series. It is an outline sketch of a woman standing. We don’t make artwork in a vacuum, for me it was a response to the once-ubiquitous Michael Snow series Walking Woman. I think of the figure as myself standing up for who I am, taking my place as a human being, not hiding, just standing there naked.
The following is a text written at the time of making the Neige noire suite of prints:
Although printmaking had been a full-time passion for me for many years at Engramme in Québec City, since moving to Montreal my research required exploring other media. Close to ten years had passed since I had done any substantial printmaking when I arrived at l’Atelier de l’Ile one Monday morning, late September for a two-week residency. I wasn’t worried that I had forgotten the intricacies of working in lithography. No, a more profound question was surfacing as I started to make my place at the studio; would I still find the printmaking process interesting and relevant to my work?
I had two subjects that I wanted to explore in lithography and I wanted them printed on my own handmade paper. I drew small self-portraits and printed them on a variety of papers : linen and cotton blends. Some had tiny letters printed previously by ink jet onto paper which were then cut and integrated into the pulp. In some of these prints, subsequent layers were printed in ink jet. I transferred a photocopy of an image of “tv-snow” or static from a video still onto a large stone. My goal was to make an edition of some thirty to forty prints of this image, each printed on a slightly different shade of handmade papers all composed of varying blends of opalescent white pigment, linen, cotton, washi and hemp. Later some of the prints from this edition would be selected to create a composite murale. All of the paper was made on site, each sheet specially made for each image.
Finding ways to draw attention to the empty space usually called background in a given work has always been important for me. The paper chosen for a print is integral to the life or vigour of the work, yet as support for the image it is often overlooked or remains invisible. This is the first time that I have made paper specifically for my lithographs. Working this way allowed me to completely integrate the paper as part of the image.
Irrespective of how much time passes between each printmaking session, putting those first lines down on a freshly grained stone is always accompanied with that intimidating whisper of, “Will this be good?” Mistakes can set one back several hours and demand a lot of extra elbow grease. But, drawing with that kind of pressure can result in some very lifeless drawings. I knew I was looking for new territory, new ways of expressing my ideas and I wanted specifically to abandon myself completely to the process. I told myself, “ I will go with whatever comes. I don’t care if it is ugly, clumsy, messy, beautiful or even lifeless; it doesn’t matter. I am using this as starting point for something new.”
And from this exploration of paper and lithography, came the exhibition, Neige noire presently showing at Sylviane Poirier art contemporain in Montreal. I am encouraged to know that printmaking, lithography especially is still able to inspire and challenge me.
Neige noire VII réunit des idées scientifiques sur les débuts du monde, le monde naturel de l’expérience et un paysage personnel intime. Il s’agit de la poursuite de mon exploration des mots et des idées concernant la présence et l’absence et l’expérience de la « neige » en tant que phénomène hivernal naturel et en tant que statique télévisuelle ou bruit blanc.
La figure de Neige noire VII est un emblème qui réapparaît dans toutes les œuvres de la série Neige noire et de la série suivante Words Fell Finally. Il s’agit d’une esquisse d’une femme debout. Il s’agit d’une réponse à la série Walking Woman de Michael Snow, autrefois omniprésente. Je pense à la figure comme étant moi-même debout, prenant ma place en tant qu’être humain, simplement debout et nu.
Le texte suivant est un texte écrit au moment de la réalisation de la suite d’estampes Neige noire
Résidence à Val David : Karen Trask
Février 2005
Bien que la gravure ait été une passion à temps plein pour moi pendant de nombreuses années à Engramme à Québec, depuis que j’ai déménagé à Montréal, mes recherches m’ont amenée à explorer d’autres médias. Près de dix ans s’étaient écoulés depuis que j’avais fait de la gravure lorsque je suis arrivé à l’Atelier de l’Ile un lundi matin, à la fin du mois de septembre, pour une résidence de deux semaines. Je ne craignais pas d’avoir oublié les subtilités du travail en lithographie. Non, une question plus profonde se posait alors que je commençais à faire ma place à l’atelier : le processus de gravure serait-il encore intéressant et pertinent pour mon travail?
J’avais deux sujets que je voulais explorer en lithographie et je voulais qu’ils soient imprimés sur mon propre papier fait à la main. J’ai dessiné de petits autoportraits que j’ai imprimés sur une variété de papiers : lin et mélanges de coton. Dans certains cas, des lettres minuscules ont été imprimées au préalable par jet d’encre sur du papier, puis découpées et intégrées dans la pâte à papier. Pour certains de ces tirages, des couches subséquentes ont été imprimées au jet d’encre. J’ai transféré une photocopie d’une image de « neige télévisuelle » ou d’une image statique d’une vidéo sur une grande pierre. Mon objectif était de réaliser une édition de trente à quarante tirages de cette image, chacune imprimée sur une nuance légèrement différente de papiers faits à la main, tous composés de mélanges variés de pigments blancs opalescents, de lin, de coton, de washi et de chanvre. Plus tard, certains des tirages de cette édition seront sélectionnés pour créer une murale composite. Tout le papier a été fabriqué sur place, chaque feuille étant spécialement conçue pour chaque image.
Il a toujours été important pour moi de trouver des moyens d’attirer l’attention sur l’espace vide habituellement appelé arrière-plan dans une œuvre donnée. Le papier choisi pour une impression fait partie intégrante de la vie ou de la vigueur de l’œuvre, mais, en tant que support de l’image, il est souvent négligé ou reste invisible. C’est la première fois que je fabrique du papier spécialement pour mes lithographies. Cette façon de travailler m’a permis d’intégrer complètement le papier dans l’image.
Quel que soit le temps qui s’écoule entre chaque séance de gravure, la pose des premières lignes sur une pierre fraîchement poncée s’accompagne toujours de ce murmure intimidant : « Est-ce que ce sera bon? ». Les erreurs peuvent vous faire perdre plusieurs heures et vous demander beaucoup d’huile de coude supplémentaire. Mais dessiner avec une telle pression peut donner des dessins sans vie. Je savais que je cherchais un nouveau territoire, de nouvelles façons d’exprimer mes idées et je voulais précisément m’abandonner complètement au processus. Je me suis dit : « Je ferai avec ce qui se présentera. Je me fiche que ce soit laid, maladroit, désordonné, beau ou même sans vie; cela n’a pas d’importance. Je m’en sers comme point de départ pour quelque chose de nouveau ».
De cette exploration du papier et de la lithographie est née l’exposition Neige noire, actuellement présentée à la galerie Sylviane Poirier art contemporain, à Montréal. Je suis encouragée de savoir que la gravure, et en particulier la lithographie, est toujours capable de m’inspirer et de me mettre au défi.
Karen Trask, Residency at Val David, Québec, February 2005, Traduction : Mélissa Guay, 2025