Lit de Proust : en attente d’un baiser
(See English below)
Communique de presse, Dare-Dare, centre de diffusion d’art multidisciplinaire de Montréal 2006
«[…] épinglant ici un feuillet supplémentaire, je bâtirais mon livre, je n’ose pas dire ambitieusement comme une cathédrale, mais tout simplement comme une robe.» M. Proust, Le temps retrouvé
«Voici un projet sur le temps et la mémoire, sur les mots, la lecture et l’écriture. C’est une réponse personnelle à Marcel Proust et À la recherche du temps perdu en lien avec qui je suis, où j’habite et l’époque dans laquelle je vis. Ce projet traite de la patience et de mon obsession des mots.»
Karen Trask s’est mise à la lecture d’À la recherche du temps perdu de Marcel Proust. En s’inspirant des conditions qui ont mené à la création de cette œuvre, Trask a décidé de réinterpréter et de construire, dans un hangar, le contexte, soit la chambre et le lit de Proust. Dans ce hangar, elle confectionne divers papiers, sur lesquels elle appose des mots, des phrases récupérés ou inspirés de l’auteur. Le public accède au lit de Proust par la ruelle qui débouche sur un jardin. Il y trouve la pièce et l’artiste qui l’accueille en plein travail, en pleine lecture ou en plein repos.
Ce projet veut accentuer l’isolement dans lequel l’œuvre de Proust a été créée, alors qu’il était alité pour cause de maladie. Également, le projet fait découvrir le hangar, espèce en voie de disparition, et la cour arrière montréalaise, cet espace intime et privé propre à la ville en le replaçant dans un quartier à zonage mixte, où se côtoient maison unifamilale et édifice industriel, usine et ateliers d’artistes.
«Créer pour moi est né d’un besoin de comprendre et d’approfondir mes expériences personnelles et oniriques. Ces références sont souvent les points de départ dans la réalisation de mes œuvres. L’écriture est un outil important qui me permet de me réinventer de façon à renouveler et à transformer mon quotidien d’artiste et d’individu. Cette écriture est présente autant à l’intérieur de mon processus de création que dans l’œuvre finale.»
Proust’s Bed : waiting for a kiss
Press Release, Dare-Dare, Centre de diffusion d’art multidisciplinaire de Montreal, 2006
“[…] for, pinning a supplementary page in place here and there, I should construct my book, I don’t dare say, ambitiously, as if it were a cathedral, but simply as if it were a dress I was making.” Marcel Proust, Le temps retrouvé
“This is a project about time and memory, about words, reading and writing. It is a project about my subjective response to Marcel Proust’s À la recherche du temps perdu, given who I am, where I live at this moment in time. It is also a project about patience and an obsession with words.”
An exhibition such as this accentuates the isolation in which the work was originally created. Proust spent much of his adult life bedridden with severe asthma, unable to go outside. The majority of his works were written in bed, in a room insulated from the outside world with cork. Proust believed in the power of art to transform human thought.
Karen Trask presents her project in a backyard shed. The backyard is an intimate and private space in Montreal which often remains invisible and unknowable for both residents and neighbors. The shed is also an architectural characteristic of Montreal that is slowly being removed from the landscape. While discovering the multiple textures of Proust’s bed, the public will also discover an area which is an odd mixture of residences, textile factories, family furniture workshops and artist studios.