I began the project of taking apart printed books and spinning the pages into threads using the Japanese technique Shifu, as a performance for the exhibition Lit de Proust en attente d’un baiser. It remains ongoing.
The sculptural works in Undoing the Printed Word use thread made from the pages of two distinct sources: reference books and classic works of fiction. My intentions behind using these sources differ: one a critique, the other an homage. All the works explore the possible forms that can be created by spinning, weaving and knotting these threads.
The act of taking apart publications, such as encyclopedias, dictionaries, atlases and religious texts, is a gesture towards undoing the long history of silencing women’s voices and the dominance of male discourse. It is a reminder, through spinning, knotting and weaving, of women’s silent contribution to history for over 20,000 years in an all too anonymous way. When a pile of dictionaries becomes a huge ball of thread that is unravelled through the streets, or paper cords spilling out from the broken hull of a beached boat, I seek to decentralize the power of texts, while emphasizing their materiality and the paper they are written on. When, in the work Hanging by a Thread, I crush a body made from the pages of the encyclopedia representing my father, I push back against the violence of patriarchy.
Artworks in Undoing the Printed Word also include transformations of some of my most esteemed literary works –such as James Joyce’s Ulysses, Virginia Woolf’s The Waves and Marcel Proust’s À la recherche du temps perdu. Here, transforming the pages of these works into weavings is an homage to these authors’ writings. They are a way for me to visually interpret the stories told. All these novels are of particular interest to me because they reference and draw inspiration from textile arts.
Karen Trask in collaboration with Don Goodes, 2025
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J’ai commencé à démonter des livres imprimés et à filer les pages en fils selon la technique japonaise du shifu, dans le cadre d’une performance pour l’exposition Lit de Proust en attente d’un baiser. Ce projet toujours en cours.
Les œuvres sculpturales dans Défaire le mot imprimé utilisent du fil fabriqué à partir des pages de deux sources distinctes : des livres de référence et des œuvres classiques de fiction. Mon intention diffère selon la source : une forme de critique pour l’une, un hommage pour l’autre. Toutes les œuvres explorent les possibilités de formes créées par le filage, le tissage et le nouage de ces fils.
Le geste de démonter des publications (encyclopédies, dictionnaires, atlas et textes religieux) est une tentative de déconstruire l’histoire longue et tenace du silence imposé aux voix féminines, et la domination du discours masculin. À travers le filage, le nouage et le tissage, je rappelle la contribution silencieuse des femmes à l’histoire depuis plus de 20 000 ans, souvent de manière anonyme. Quand une pile de dictionnaires devient une énorme pelote de fil déroulée dans les rues, ou que des cordes de papier s’échappent de la coque brisée d’un bateau échoué, je cherche à décentraliser le pouvoir des textes tout en mettant en valeur leur matérialité et le papier sur lequel ils sont imprimés. Lorsque, dans l’œuvre Ne tenir qu’à un fil, j’écrase un corps représentant mon père, fabriqué à partir des pages d’une encyclopédie, je me confronte à la violence du patriarcat.
Les œuvres d’art dans Défaire le mot imprimé comprennent également des transformations de certaines des œuvres littéraires que j’estime le plus, comme Ulysse de James Joyce, Les vagues de Virginia Woolf et À la recherche du temps perdu de Marcel Proust. Transformer les pages de ces œuvres en tissages est une manière de rendre hommage aux écrits de ces auteurs et d’interpréter visuellement les histoires qu’ils et elles racontent. Ces romans m’intéressent particulièrement, car ils s’inspirent des arts textiles et y font référence.
Traduction: Mélissa Guay